Equitation vs. danse classique, ou lâcher prise vs. contrôle

Aujourd’hui j’ai l’impression que mon corps a été court-circuité de l’intérieur, que de nouvelles connexions se sont établies, que des blocages ont sauté et de nouvelles possibilités de sont installées en moi, en mes cellules. Aujourd’hui, j’ai enchaîné un cours d’équitation avec mon cours de danse classique. Et je suis lessivée.


Petite, l’équitation et la danse classique faisaient tous les deux partie de ma vie. Puis, un jour après une chute et énorme frayeur, mon unique fidèle compagnon est demeuré la danse. Aujourd’hui, lorsque je regarde ma vie, mon évolution personnelle et ma façon d’être (émotionnelle, physique, mentale), je comprends à quel point plus de 15 ans de danse classique ont façonné mon être tout entier. Ils m’ont appris la maîtrise corporelle, la rigueur, la précision, l’endurance, le renforcement musculaire couplé à la souplesse, la légèreté… mais toujours dans la maitrise, la prévision, le calcul.


Le ballet m’a accompagné de mes 5 ans jusqu’à aujourd’hui (j’ai 34 ans). Mais c’est seulement le cours d’équitation de tantôt qui m’a fait prendre conscience à quel point la discipline requise au ballet a façonné tout mon être, de la tête aux pieds. Cette discipline m’a bien servie lors de ma première vie, jusqu’à mes 30 ans. Elle m’a permise de toujours arriver là où je voulais, de travailler dur, de rester focalisée et concentrée sur mes objectifs, de ne rien lâcher. De prévoir, calculer, planifier, jusqu’à y arriver. Et ça m’a permis de décocher de très beaux diplômes et de belles réussites professionnelles. Merci 🙂


Mais depuis quelques années mon défi est tout autre: le lâcher-prise, l’acceptation de l’inconnu, de l’imprévu, des aléas de la vie qui font que tout ne se déroule pas toujours comme prévu. Et c’est ici que l’équitation est actuellement mon plus grand maître. Je remercie infiniment Samantha Salmon de l’association “Western Riding Concept” pour sa douceur, sa patience, sa perspicacité et sa clairvoyance à mon égard. Rien ne passe inaperçu aux yeux de Samantha, que ce soit un orteil trop tendu, des doigts trop agrippés aux rennes, ou (côté invisible) des pensées agitées, des doutes, des peurs, des moments d’inattention.


« Aj », le cheval que je monte, m’apprend ce que signifie véritablement cette notion à

la mode que les coaches utilisent à tout va, mais qui, en fait, reste hyper conceptuelle et peu compréhensible pour la plupart (du moins, c’était mon cas) : le fameux « lâcher prise ».


Pour véritablement apprendre quelque chose, je dois le vivre, le ressentir, l’expérimenter. Mon mari a eu beau me dire que ma carrière et mon job précédents allaient me mener droit dans le mur, j’ai quand même dû aller au bout, par moi-même, comme une grande, pour m’en rendre compte. Et surtout, pour accepter cette réalité comme étant vraie pour moi. Parce que je l’ai ressentie dans mes tripes, dans mon cœur, dans chaque fibre de mon corps.


Avec l’équitation, c’est la même chose : elle m’apprend, par le corps physique, le ressenti, les mouvements mais aussi et beaucoup par les émotions que je vis, ce que signifie ce sacré graal du « lâcher prise ». Et surtout, elle m’apprend qui je suis, comment je ‘fonctionne’ et ce qui me façonne. Et que laAna d’aujourd’hui a justement besoin de lâcher sa zone de confort (celle de la ‘maîtrise’) pour explorer de nouveaux horizons auxquels seul le lâcher prise me permettra d’accéder.


Le lâcher prise est le contraire absolu du contrôle. Ouf… par où commencer ? Et bien honnêtement, je vous conseille vivement de ‘tout simplement’ monter sur un cheval ! 😜 Avez-vous déjà fait ce jeu où la personne au centre d’une ronde de personnes ferme les yeux et se laisse tomber, balancée de l’avant vers l’arrière et sur les côtés par les personnes qui la retiennent et repoussent ? Et bien, monter à cheval c’est la même chose. On abandonne le contrôle et on fait confiance, à 100%, à un autre être vivant (qui pèse accessoirement une demi tonne et fait quelques têtes de plus) !


Apprendre à me tenir en équilibre sans tenir les rennes et sans étriers, au pas et au galop, en restant totalement détendue, fut un réel challenge pour moi! J’ai appris qu’au plus le cheval va vite, au plus le fait de relâcher notre corps en accompagnant son mouvement aide à garder un bon équilibre et, du coup, à gagner en confiance. Sauf que c’est totalement contre intuitif ! D’habitude, moins on se sent en sécurité, plus on se tend. Ici, il vaut mieux pratiquer le contraire. Et de là, tout s’enchaîne : une grosse prise de conscience de nos émotions, la peur liée à l’absence de contrôle, la crainte que le cheval nous domine, qu’on le laisse faire, qu’on se trompe, qu’on tombe… Au quotidien ça peut se traduire par la peur d’abandonner ce à quoi nous tenons, la peur de l’inconnu, la recherche constante de résultats (et l’attachement à ceux-ci), le ‘besoin’ de s’accrocher mentalement et émotionnellement au passé, aux problèmes, aux épreuves futures… et ainsi faire aller ce moulin de pensées incessantes qui nous pourrit littéralement la vie.


Je vous invite à réfléchir à la place qu’occupe le besoin de contrôle dans votre quotidien. Tour changement commence simplement par une prise de conscience… D’ici là, je vous partage un court texte que je regarde justement pendant l’écriture de cet article, car il est affiché sur le mur de mon bureau, juste en face de moi. La première fois que je l’ai lu, il m’a pénétré tel un coup de foudre :

Le Lâcher Prise

Le lâcher prise ce n’est pas rien faire.

Au contraire, c’est une action volontaire dynamique.

C’est continuer à agir sans s’inquiéter du résultat,

S’occuper de l’avenir sans s’en préoccuper.

Lâcher prise c’est renoncer à tout contrôler,

C’est renoncer à prouver quoi que ce soit,

C’est accepter que l’autre est l’autre et que moi-même,

… je suis qui je suis et non pas qui j’avais rêvé d’être.

Lâcher prise c’est cesser de faire le procès de la vie

Qui ne nous donne pas ce que nous en attendions.

A partir du moment où l’on peut lâcher prise,

Où l’on ne désire plus être heureux à tout prix,

On découvre que le bonheur c’est cette capacité

De garder les mains ouvertes plutôt que de les laisser agrippées

Sur ce que nous croyons nous être indispensable.

P.S. :

Revoilà les fameuses « mains agrippées »… comme les miennes qui ont

comme réflexe de s’accrocher aux rennes de mon cheval dès que ça bouge un peu

plus que prévu :p


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